Le 5 novembre, lors du marathon des marathons, 26 sportifs ont donné le meilleur d’eux-mêmes au profit de Cliniclowns. Parmi eux, Ria De Pooter (60 ans) de Boechout et Tom De Lobel (41 ans) d’Aarschot. Dora Dirix (61) de Messelbroek a couru en tant que guide aveugle avec son compagnon de course malvoyant Robby Swerten (35) de Saint-Trond. Sandra Vandormael (50) et Lieven De Clercq (50) ont également relevé ce défi en couple. Nous leur avons posé cinq questions sur ce mémorable 5 novembre 2023 !
1. Qu’est-ce qui vous a incités à courir le marathon de New York pour Cliniclowns ?
Ria: “Courir un marathon figurait sur ma bucketlist depuis des années. Je pensais que ce n’était pas pour moi parce que je suis une coureuse extrêmement lente. Imaginez un escargot dans un bac à sable.” (rires) “Par coïncidence, j’ai vu sur Facebook que Cliniclowns recherchait des coureurs pour le marathon de New York. Pourquoi ne pas associer un défi à une bonne cause, me suis-je dit ? En outre, New York est une ville tellement impressionnante. Y courir un marathon pour Cliniclowns, c’est faire d’une pierre trois coups !”
Tom: “En 2022, j’ai couru le marathon de Paris avec des amis, également pour une bonne cause. Cette année, j’étais à la recherche d’un nouveau défi. C’est ainsi que j’ai atterri chez Cliniclowns. Lors d’une journée d’information, j’ai tout de suite été convaincu : le fonctionnement de l’asbl, les histoires… L’idée m’a tout de suite plu.”
Sandra: “Ma première course a été le ‘Flair ladies 5K’ à Anvers, alors que j’étais étudiante. Tout est rapidement parti de là. En 2022, avec Lieven, je me suis lancée dans mon premier marathon et j’ai eu envie d’aller plus loin. Le marathon de New York semblait être un rêve inaccessible en raison des conditions d’inscription. Mais lorsque nous avons appris qu’il était possible de le courir au profit de Cliniclowns, nous avons rapidement été convaincus. L’enthousiasme de l’asbl et les récits des anciens participants y sont certainement pour quelque chose.”
Lieven: “En effet, la décision de s’inscrire n’a même pas pris 24 heures !” (rires) “Dans le passé, j’avais déjà mis sur pied une action pour Cliniclowns. Je connaissais donc déjà l’organisation et je savais que chaque euro ferait la différence. En outre, New York figurait depuis longtemps sur ma liste parce que mon père y avait participé en 1987.”
Dora: “Bien sûr, j’ai été très satisfaite d’être le guide aveugle de mon compagnon de course Robby et de m’assurer qu’il atteignait la ligne d’arrivée sain et sauf. Notre participation n’a pas seulement permis de réaliser son plus grand rêve, elle a aussi montré que beaucoup de choses sont possibles si l’on y croit et si l’on se fait confiance.”
“Je cours lentement, mais je suis fière de ne pas avoir eu à marcher. D’ailleurs, j’ai quand même croisé beaucoup de marcheurs. De quoi booster mon ego !”
2. Quelles activités avez-vous mises en œuvre pour collecter l’argent du parrainage ?
Ria: “Ma fête d’anniversaire était consacrée aux Cliniclowns. Tout le monde pouvait donner ce qu’il aurait pu offrir en cadeau. En outre, un membre du groupe a vendu des pommes chez nous. Ma famille a contribué en achetant du cava et en organisant un quiz sur la bière et la musique. Quant à mes collègues, ils boiront désormais leur café dans des tasses Cliniclowns.”
Dora: “J’ai commencé à crocheter des maniques et des cœurs. J’ai organisé deux ventes de gaufres et j’ai également vendu des gadgets Cliniclowns, avec le soutien d’amis et des J-runners. D’ailleurs, trois d’entre eux ont participé à la marche de la mort à Bornem avec des T-shirts Cliniclowns et ont été sponsorisés pour cela. J’ai même participé à un marché aux puces avec de vieux objets. En outre, j’ai fait toutes sortes de petits boulots pour les habitants du quartier en échange d’un don : nettoyer les vitres, promener le chien, … et même nettoyer les gouttières, bien que j’aie le vertige !” (rires)
Sandra & Lieven: “La recherche de sponsors pour Cliniclowns a été une tâche très gratifiante. Presque tout le monde a de la sympathie pour l’organisation à but non lucratif. Il était donc facile pour les gens de se manifester pour nous soutenir. Grâce aux réseaux sociaux, nous avons atteint de nombreux amis et membres de la famille. Nous avons également envoyé quelques courriels ciblés à nos contacts professionnels. Nous avons également organisé une vente ‘Big Apple’.“
“Je voulais récolter au moins 10.000 euros grâce à cette aventure de course à pied à New York. Mission accomplie !”
Tom: “Beaucoup de gens ont fait des dons par sympathie ou parce qu’ils connaissaient Cliniclowns. J’ai moi-même organisé une journée gastronomique pour la bonne cause. Et j’ai aimé me produire dans des festivals en tant que DJ, l’organisation faisant alors un don à chaque fois. J’ai également fait concevoir des T-shirts qui ont été payés par des sponsors.”
3. Comment vous êtes-vous préparée pour le marathon ?
Ria: “J’ai commencé à courir trois fois par semaine dès la première réunion des Cliniclowns, sous la direction de Mark, l’entraîneur de ‘Loop voor Cliniclowns’, et de Hylke, la physiothérapeute. Je leur suis éternellement reconnaissante. Depuis un an, je ne bois pratiquement plus d’alcool. Le fait que les marathoniens perdent beaucoup de poids est malheureusement un mythe. Mais c’est peut-être aussi parce que je n’ai pas laissé de côté les biscuits et les pâtes.” (clin d’œil)
Sandra & Lieven: “Nous nous sommes préparés ensemble en suivant un programme de 18 semaines jusqu’à 32 km. Au cours des dernières semaines, nous avons réduit notre volume de course afin de permettre à notre corps de prendre le repos et la force nécessaires pour la course elle-même. Savoir que toute l’équipe de Cliniclowns suit le même parcours est vraiment motivant. Grâce à Strava et aux réunions régulières, nous avons pu suivre les progrès (et parfois les obstacles) de chacun et nous encourager mutuellement.”
Dora: “Robby et moi avons rejoint le groupe de course à pied de Sint-Trond après la première réunion. Tous les dimanches, nous avons couru environ 20 km ensemble. Nous avons également participé régulièrement à des courses de rue et à des semi-marathons. Nous recherchions délibérément des courses de masse pour nous préparer. Rapidement, il s’est avéré que le plus grand obstacle à surmonter n’était pas le parcours lui-même, mais surtout les autres coureurs. Pour notre visibilité, j’ai fait imprimer des T-shirts jaune fluo avec les mentions ‘coureur aveugle’ et ‘guide de coureur aveugle’.”
Tom: “J’avais établi mon propre programme d’entraînement. En fin de compte, ce n’était pas le meilleur plan pour le parcours difficile du marathon de New York. Je me suis à nouveau inscrit pour l’édition de l’année prochaine, mais cette fois-ci, un entraîneur me guidera quand même.” (rires)
“Les dix premiers kilomètres, nous avions tout l’espace nécessaire pour courir à notre rythme.
Mais à partir de là, c’était le slalom permanent dans la foule : super épuisant !”
4. Quel est votre plus beau souvenir de cette aventure ?
Dora: “Sans aucun doute, le moment où nous avons franchi la ligne d’arrivée. Le sentiment d’avoir réussi !“
Ria: “Et les supporters ! Tant d’enthousiasme, toutes les 30 secondes vous entendez quelqu’un vous appeler, vous êtes porté par les sons d’une chorale gospel le long d’une église, propulsé plus loin par les guitares de groupes de rock, et vous courez avec un sourire sur le visage grâce à tous les panneaux le long du parcours avec des textes amusants (‘Vous êtes plus rapides que la vente de billets pour un concert de Taylor Swift’). Et puis tous ces gens qui distribuent des mouchoirs, qui offrent des pommes… Incroyable !”
Tom: “L’expérience globale, depuis le moment où vous partez pour New York à l’aéroport jusqu’à votre retour en Belgique. Vous rencontrez tellement de nouvelles personnes, vous découvrez de nouvelles choses, … C’est une expérience unique qui ne peut être comparée à rien d’autre.”
Sandra: “C’était une expérience fantastique du début à la fin. La route, le soutien de Cliniclowns, les autres coureurs, la ville de New York, … Ce qui restera le plus gravé dans ma mémoire, c’est l’enthousiasme débordant des supporters tout au long du parcours, long de 42 km. Il n’y a pas de mots pour le décrire, une succession de moments à donner la chair de poule. Pouvoir vivre tout cela avec Lieven a été la cerise sur le gâteau.”
Lieven: “C’est vrai que c’est indescriptible de pouvoir faire cela avec sa partenaire. Cette gigantesque médaille est aussi un beau souvenir tangible de notre aventure. Et, comme l’ont dit Ria et Sandra : les supporters qui criaient à tue-tête pour chaque personne qui passait ! La meilleure citation d’encouragement que j’ai vue sur un panneau le long de la ligne de touche ? ‘Je trouve les coureurs sexy ! Votre tempo ou le mien ?’.”
Temps de course de Lieven : 3h43min.
“Mon objectif était de terminer entre 3h45min et 4h. Je suis donc particulièrement satisfait !”
5. Qu’aimeriez-vous transmettre aux personnes qui veulent le faire mais qui hésitent ?
Dora: “Le marathon de New York est l’un des plus grands marathons. Une bonne organisation, des points de ravitaillement suffisants, un parcours unique, des masses de supporters, … Tout pour en faire une grande expérience ! Le fait de pouvoir courir pour Cliniclowns apporte une satisfaction supplémentaire.”
Lieven: “De plus, tout est si bien encadré par Cliniclowns qu’il n’y a aucun souci à se faire. Un programme d’entraînement est établi à l’avance et est constamment adapté. Il y a même un kinésithérapeute qui vient nous aider à nous débarrasser des maux de dernière minute.”
Sandra: “N’hésitez surtout pas. C’est l’une des meilleures expériences que l’on puisse vivre en tant que coureur. Et en même temps, vous soutenez une bonne cause.”
Tom: “Courir pour une bonne cause, ça vous apporte beaucoup. Alors, faites-le !”
Ria: “La question est plutôt : pourquoi ne pas le faire ?”
Cela vous tente de participer vous-même en 2024 au marathon de New York au profit de l’asbl Cliniclowns ? Visitez alors https://loopvoorcliniclowns.be/